TCHERNOBYL, FLASHBACK N°1
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26 avril 2016 – 26 avril 1986
La centrale nucléaire Lénine est implantée en Ukraine, à proximité de la frontière biélorusse, à 15 km au nord du village de Tchernobyl, à 110 km au nord /nord-est de Kiev. Sa construction a débutée en 1970 et entraîné la création de la ville toute proche de Pripyat. Quatre réacteurs, numérotés de 1 à 4, ont été mis en service respectivement en 1977, 1978, 1981 et 1983. Deux réacteurs supplémentaires sont en cours de construction. Ils appartiennent tous à la filière RBMK qui utilise de l’uranium enrichi comme combustible, du graphite comme modérateur (ralentisseur de neutrons) et de l’eau ordinaire comme fluide caloporteur : portée à ébullition, l’eau produit de la vapeur qui alimente des turbines couplées à des générateurs électriques.

Ce-jour-là, un essai est programmé sur le réacteur numéro 4 qui a été couplé au réseau fin décembre 1983 et doit être arrêté pour maintenance et recharge du combustible. Le cœur du réacteur contient près de 200 tonnes de combustible nucléaire, du dioxyde d’uranium légèrement enrichi. Sur les 1 659 assemblages, 75% sont presque au taux maximum d’irradiation, et donc chargés à bloc de produits de fission, de produits d’activation et de transuraniens comme le plutonium et l’américium.

Paradoxalement, l’essai qui va conduire à la catastrophe est destiné à améliorer la sûreté : il s’agit de savoir si on peut utiliser, en cas de perte complète d’alimentation électrique, l’énergie potentielle du rotor du générateur.  En situation critique, disposer d’une alimentation de secours permettant de refroidir le cœur, même temporairement, peut tout changer.

Malheureusement, le programme de test, pourtant signé par l’ingénieur en chef de la centrale, viole plusieurs règles de sécurité. C’est d’autant plus grave que le réacteur doit fonctionner à faible puissance, dans un domaine où il est intrinsèquement instable et difficile à contrôler. Certaines décisions des opérateurs vont aggraver la situation, notamment le retrait du cœur du réacteur de plusieurs barres de contrôle et de commande (pour compenser l’empoisonnement par le xénon 135).

Un an plus tôt, en avril 1985, un décret du ministre de l’Énergie précisait qu’il ne convenait pas que les journaux, radio ou télévision publient des informations sur les effets indésirables du fonctionnement de l’industrie de l’énergie sur les employés, les habitants et l’environnement.
Un mois plus tôt, le ministre de l’Énergie et de l’Électrification de l’Ukraine déclarait, à propos des réacteurs de Tchernobyl, que « les risques d’une fusion sont de 1 sur 10 000 ans », invoquant des systèmes de contrôle sûrs et fiables et la protection de trois systèmes de sécurité. (magazine Life soviétique).

CRIIRAD 29 Cours Manuel de Falla 26000 VALENCE

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